Comment réagir à une plainte en harcèlement psychologique ou sexuel?

Par Vincent Boutin

Lorsqu’une plainte en harcèlement psychologique ou sexuel est déposée au sein de votre organisation, il est essentiel de réagir rapidement et efficacement.

Voici un aperçu des actions à entreprendre :

  1. Accuser réception de la plainte et informer la personne plaignante des étapes du traitement de la plainte : La première étape consiste à informer la personne plaignante que sa plainte a bien été reçue. Il est crucial de créer un environnement de confiance et d’empathie dès le début. Il importe également de lui expliquer les différentes étapes informelles et formelles du traitement d’une plainte en harcèlement psychologique ou sexuel. Profitez-en pour informer et marteler le message suivant : la confidentialité est impérative pour un traitement efficace d’une plainte en harcèlement psychologique ou sexuel. 
  2. Prenez connaissance de votre politique interne en matière de harcèlement psychologique ou sexuel: Si vous ne connaissez pas bien votre politique interne en matière de harcèlement, il est temps de vous y plonger. Ce n’est assurément pas le moment de commettre un impair en contrevenant à votre politique. Par ailleurs, vous y trouverez probablement de nombreuses réponses à vos questions. Nous vous recommandons néanmoins de la souplesse dans l’application de votre politique, car chaque plainte a ses particularités.
  3. Évaluer la situation : Déterminez si des mesures immédiates sont nécessaires pour protéger les parties impliquées, notamment en séparant temporairement les individus concernés, si cela est approprié. Attention ici, il faut bien mesurer nos actions, car la personne mise en cause n’est pas encore informée qu’elle fait l’objet d’une plainte à cette étape. De plus, déplacer la personne plaignante pourrait être interprété comme des représailles à son endroit. Même si cette décision peut être requise selon la nature et la gravité des conduites alléguées, agissez avec prudence, vigilance, confidentialité et doigté.
  4. L’analyse de recevabilité : Avant d’informer la personne mise en cause, nous vous recommandons de procéder à une courte analyse de recevabilité. Une plainte est recevable si, à première vue et en ne prenant que la version de la personne plaignante, les faits allégués et la preuve partielle soumise présentent une apparence suffisante pour conclure que, si les faits allégués étaient prouvés, il pourrait s’agir de harcèlement. Cette analyse de recevabilité peut éviter un lourd processus d’enquête pour une plainte qui ne mérite pas une enquête formelle
  5. Désigner un enquêteur neutre : Faire appel à un enquêteur interne ou externe qui possède les compétences, le temps et l’objectivité nécessaires est essentiel pour garantir une enquête équitable et rigoureuse. L’objectivité joue un rôle clé pour éviter les préjugés. Un enquêteur interne ou externe peut également procéder à une analyse de recevabilité. Ce dernier s’occupera ensuite du traitement de la plainte. Enfin, il importe de rédiger un mandat d’enquête précis afin de déterminer les balises de l’enquêteur. 

En mettant en place ces quelques actions rapidement, vous vous assurez de gérer efficacement une plainte en harcèlement psychologique ou sexuel tout en garantissant un traitement équitable et une réponse adaptée à chaque situation. De plus, vous vous assurez de répondre à vos obligations légales en matière de harcèlement psychologique ou sexuel : prévenir et faire cesser le harcèlement en milieu de travail.

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